Après les attentats du 13 novembre 2015, nous avons été contactés pour mettre en place des cellules psychologiques au sein des entreprises.
L’enjeu de l’accompagnement post-traumatique : dimensionner une réponse adaptée
Après les attentats du 13 novembre 2015, nous avons été contactés pour mettre en place des cellules psychologiques au sein des entreprises.
Cette volonté de « venir au secours » des salariés qui ont été touchés par ces attentats était bien entendu tout à l’honneur des entreprises. Cependant, le réflexe qui consiste à mettre en place une cellule psychologique est-il toujours le bon ? En dehors de cette solution miracle presque automatique, n’y a t’il pas d’autres accompagnements possibles ?
Dans leur ouvrage « Je suis victime, l’incroyable exploitation du trauma », Boris Cyrulnik et Hélène Romano dénoncent un recours systématique aux cellules d’urgence médico-psychologiques (CUPM), soulignant le fait qu’elles ne sont pas forcément la solution adéquate et peuvent même être contre-productives. Ils parlent de « l’incroyable exploitation du trauma ». Certains parlent même de « gadget politique ».
En tant que conseil en gestion et communication de crise, nous pensons qu’activer une cellule psychologique ou pas est une décision qui doit être prise par la cellule de crise, et pas seulement par le DRH. En effet, cette décision mérite d’être interrogée et prise avec la plus grande délicatesse.
Il faut d’abord se poser les bonnes questions : quel est mon rôle en tant qu’entreprise ? pourquoi doit-on le faire ?dans quel objectif ? dans quel cadre ?vers quelles personnes ? dans quels délais ?
En effet, lorsque des salariés ou leur famille sont confrontés à une situation à fort impact émotionnel, il ne faut pas se tromper : une intervention non adaptée peut avoir des conséquences encore plus dramatiques. Il s’agit de bien comprendre la place que peut occuper légitimement l’entreprise dans le drame et de ne pas risquer d’infantiliser, voire fragiliser encore plus les salariés.
Nous pensons aussi qu’il est important de bien cadrer l’intervention. Elle doit répondre à des objectifs clairs : le soutien ne sera pas le même vers les personnes impactées, vers les managers de ces personnes ou les collègues proches. Elle doit être réalisée au bon moment car les familles sont souvent les meilleurs réconforts dans les premiers moments et pas forcément l’entreprise. Elle doit se faire au bon endroit (il ne s’agit pas de transformer l’entreprise en temple mortuaire), avec les professionnels adaptés et formés.
Comme pour toute crise, tout ce qui peut être fait en amont est important.
Comme une formation aux premiers secours, la sensibilisation des équipes à ce type d’évènement est une modalité intéressante.
Comprendre ce qu’est un traumatisme et comment fonctionne votre collègue qui vient de le subir afin de ne pas faire d’impair, savoir se protéger pour ne pas faire un traumatisme soi-même de second degré, savoir réintégrer au sein d’une équipe une personne fragilisée par un événement traumatisant... nécessitent d’acquérir quelques notions clés pour adopter les bons comportements.
Cap Sirius propose des formations de gestion de crise à fort impact émotionnel et accompagne les entreprises pour dimensionner leur réponse dans ce type de situations.
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